POUR UN EVRAS BIENVEILLANT, TRANSPARENT & ADAPTÉ AUX ENFANTS
Qu'est-ce que l'EVRAS ?
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L’EVRAS est l’acronyme de l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Il s'agit d'un programme éducatif qui vise à fournir des informations, des compétences et des valeurs liées aux relations interpersonnelles, à la sexualité, à la santé sexuelle et reproductive, au respect de soi et des autres, ainsi qu'à la prévention des comportements à risque. 7
À partir de 2023, une animation EVRAS sera dispensée obligatoirement en 6ème primaire et en 4ème secondaire. De plus, selon le projet du décret sur la généralisation de l'EVRAS (11 juillet 2023 p.9) : "Elle peut être augmentée, auprès d’autres élèves et tout au long du parcours scolaire, par l’ensemble des opérateurs labellisés".
Pourquoi Innocence en danger Belgique travaille sur les enjeux de l'EVRAS ?
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Depuis fin 2022, IEDB est mobilisée par des parents et des professionnels vis-à-vis des enjeux de l'EVRAS. C'est dans ce contexte que IEDB a analysé le guide EVRAS. Il apparaît que certains éléments du Guide sont inadaptés et permissifs.
De plus, l'équipe a reçu des témoignages préoccupants qui mettent en évidence des contenus innapropriés à destination des enfants dans le cadre des animations EVRAS.
Attention, Innocence en danger Belgique n'est pas contre l'EVRAS mais bien pour un EVRAS bienveillant, transparent et adapté au développement de l'enfant.
C'est pourquoi IEDB forme les parents aux enjeux de l'EVRAS sur base de la littérature du corps psychomédical et du Droit.
Toutes les interventions de IEDB se font en adéquation avec les critères de l'Éducation Permanente selon le décrèt du 17 juillet 2003.
Les enfants ont-ils une sexualité dès la naissance ?
Non. Malgré ce que certains affirment, cette idée de sexualité infantile ne repose sur aucun fondement scientifique valable.
En effet, comme l'explique le Dr Brunod (Préserver l'innocence des enfants, 2020), la croyance que l’enfant a une sexualité dès la naissance provient de multiples confusions que nous pourrions résumer comme ceci :
1. Confusion entre présence d’organes génitaux et fonctions de ceux-ci7
À sa naissance et jusqu’à sa puberté, l’enfant a une immaturité sexuelle. Au niveau anatomique, ses organes sont inaptes à la reproduction. La maturation de ses organes commencera seulement à partir de la puberté sous l’effet d’hormones. La présence d’organes n’induit pas qu’ils soient fonctionnels ni “utilisables”.
2. Confusion entre sexualité et sensorialité7
Les enfants découvrent leur environnement et leur corps grâce à leurs sens. La sensorialité des organes sexuels chez l'enfant est une réalité dès le plus jeune âge. Ils découvrent naturellement leur corps par le toucher, l'exploration et l'expérience sensorielle.
Attribuer une connotation sexuelle à la découverte sensorielle des organes sexuels de l'enfant est une projection subjective de l'adulte. Lorsque les enfants explorent leur propre corps et ressentent des sensations dans la région des organes génitaux, cela relève d'une curiosité naturelle et d'une recherche de compréhension de soi. Les enfants ne sont pas conscients des connotations sexuelles et des tabous sociaux associés aux organes sexuels. Leur exploration n'a pas pour objectif de rechercher le plaisir sexuel, mais plutôt de comprendre leur propre corps et de développer une conscience de soi saine.
3. Confusion entre désir de tendresse et désir sexuel
Au-delà de la compréhension de son propre corps, la sensorialité est également un moyen pour l’enfant d’exprimer et de recevoir de la tendresse. Être pris dans les bras, bercé, soigné par quelqu’un de bienveillant est essentiel dans le développement de l’enfant car cela nourrit ses sentiments de confiance, de sécurité et une image de lui digne d’être aimé. La tendresse est essentielle au développement harmonieux de l’enfant.
En ce qui concerne le développement de l’enfant, la tendresse et la sexualité sont deux choses totalement distinctes. L’une l’aide à grandir alors que l’autre, vécue trop jeune, lui nuit gravement.
Faut-il apprendre le consentement aux enfants ?
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Oui, il est essentiel d'apprendre ce qu’est le consentement aux enfants, dans tous les champs de la vie. En enseignant le consentement aux enfants, nous les aidons à développer une compréhension claire de leurs besoins, émotions et limites, mais aussi leur capacité d’empathie.
Cependant, ça n’est pas parce qu’un enfant comprend le consentement qu’il est capable de comprendre les enjeux d’une question qui lui est soumise et donc, de consentir. En tenant compte du principe de proportionnalité, les questions qui peuvent lui être posées doivent être adaptées à son développement psychoaffectif. Par conséquent, en raison de son immaturité psychique et sexuelle, un enfant est incapable de consentir à un acte de nature sexuelle.
Dès lors, il est inapproprié d’éduquer les enfants dès 12 ans au consentement à la sexualité, p.197 du guide EVRAS dans conssaissances/savoirs : “le consentement dans les relations sexuelles de nature transactionnelle (prostitution, escort, accompagnement sexuel mais aussi en échange de petits cadeaux, repas, sorties, petites sommes d’argent)”.
En conclusion, il s’agit de bien distinguer la compréhension du consentement de la capacité à consentir.
Quels sont les droits & devoirs des parents / enfants / enseignants ?
Sur base de la convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) et du droit belge, voici quelques sources légales :
Article 5 de la CIDE
Les États parties respectent la responsabilité, le droit et le devoir qu'ont les parents ou, le cas échéant, les membres de la famille élargie ou de la communauté, comme prévu par la coutume locale, les tuteurs ou autres personnes légalement responsables de l'enfant, de donner à celui-ci, d'une manière qui corresponde au développement de ses capacités, l'orientation et les conseils appropriés à l'exercice des droits que lui reconnaît la présente Convention.
Article 19.1 de la CIDE
Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l'enfant contre toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou de l'un d'eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié.
Circulaire 7801 du 22/10/2020 Exercice de l’autorité parentale en matière scolaire
- Chaque parent a le droit d’obtenir de l’établissement scolaire que l’enfant fréquente ou a fréquenté des informations relatives à sa scolarité. Ce droit à l’information est indépendant de l’exercice exclusif ou conjoint de l’autorité parentale ou de l’hébergement de l’enfant. Il couvre toutes les informations, telles que l’existence d’une inscription ou d’une demande d’inscription ou de retrait de l’enfant, les options et le programme scolaire, les résultats et les décisions de conseil de classe, la remise du bulletin, la fréquentation scolaire, les sanctions disciplinaires, les réunions de parents, les frais passés et futurs de la scolarité, etc
Article 24 de la constitution belge
§ 1er. L'enseignement est libre; toute mesure préventive est interdite; la répression des délits n'est réglée que par la loi ou le décret. La communauté assure le libre choix des parents. La communauté organise un enseignement qui est neutre. La neutralité implique notamment le respect des conceptions philosophiques, idéologiques ou religieuses des parents et des élèves. Les écoles organisées par les pouvoirs publics offrent, jusqu'à la fin de l'obligation scolaire, le choix entre l'enseignement d'une des religions reconnues et celui de la morale non confessionnelle.
Que faire pour la cause des enfants ?
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Formez-vous avec Innocence en Danger Belgique
sur les enjeux de l'EVRAS
- Informez-vous auprès de l’école de vos enfants
- Sensibilisez votre entourage aux enjeux de l’EVRAS
- Alertez IEDB si vous êtes témoins de dérives au sein de votre école
- Faites un don pour soutenir IEDB
Témoignages suite aux animations EVRAS
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- Fille de 9 ans « j’étais dégoutée par comment faire des bébés, je ne veux plus en parler avec les
parents » - Garçon 10 ans « Maman tu crois que je suis quel grade de l’érection et tu crois que j’ai déjà eu le slip cartonné
- Garçon de 11 ans « il y avait beaucoup de détails que je ne comprenais pas, pas d’explication, heureusement mes parents m’ont expliqué que le sida c’était pas comme le coronavirus »
- Garçon 11 ans « à la fin de la séance, on a retrouvé les filles et l’animateur nous a demandé d’expliquer aux filles ce que c’était l’érection »
- Garçon de 10 ans « ils ont insisté pour savoir si j’avais déjà eu un amoureux, je ne veux plus y retourner »
- Fille de 6 ème primaire : "Maman, toi aussi tu te masturbes? Est-ce que quand papa a une érection, son sexe va plutôt vers la gauche ou vers la droite?"
Votre enfant a suivi une animation EVRAS,
vous souhaitez témoigner ?
Pour aller plus loin…
- Position de l’association face aux articles diffamatoires de certains médias
- Notre recours grâcieux : davantage d’exemples qui alertent IEDB, avec déjà une analyse sur les problèmes soulevés, sont repris dans un recours gracieux qui invite les politiques à revoir les textes. Nous précisions que suite à une divergence de point de vue en interne au sein de l’Observatoire de la petite sirène (OPS), les responsables ont préféré se désolidariser du recours grâcieux.
- Les enjeux de l’EVRAS
- Téléchargez le guide EVRAS
- Décret 120145 – Décret portant assentiment à l’accord de coopération du 7 juillet 2023 entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française relatif à la généralisation de l’EVRAS
- Quelques livres de référence :
